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vendredi 25 juillet 2014

Grégory Cuilleron, un cuisinier sans tabous. Interview

L’ancien candidat de Top chef Grégory Cuilleron continue de faire partager sa passion pour la cuisine auprès du public. Il s’est aussi engagé depuis quatre ans aux côtés de l’Agefiph pour faire avancer l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
  Vous avez remporté le concours télévisé « Un dîner presque parfait » en 2009, puis vous avez été candidat à « Top chef ». Participer à ces émissions, était-ce un moyen de faire vos preuves ?
J’avais envie de me mesurer à d’autres cuisiniers amateurs, et le fait de vivre des expériences au contact de chefs professionnels dans ces émissions m’a permis de développer des compétences. En fait, j’avais peur que la pratique professionnelle de la cuisine altère ma passion pour celle-ci. Et puis je me suis dit, pourquoi ne pas faire d’une activité qui me procure du plaisir mon métier ? C’est un handicap de ne pas avoir de formation initiale. Cela oblige à en faire plus, d’une part pour rattraper le retard, et d’autre part pour effectivement faire ses preuves. Mais quand on est motivé par une passion, on arrive à acquérir une certaine légitimité, même si cela prend plus de temps et demande beaucoup plus de travail. Il est vrai que j’ai obtenu cette légitimité plus facilement parce que j’ai eu la chance d’avoir cette exposition médiatique.


Avez-vous ressenti la contrainte de devoir davantage montrer vos capacités à exercer ce métier du fait de votre handicap au bras ?
Parfois les gens partent d’un bon sentiment en voulant en quelque sorte vous protéger de vous-même : « Oh, ce n’est peut-être pas une activité pour toi », alertent-ils. On est alors obligé de faire encore plus ses preuves par rapport à une personne que je qualifierais de « normale ». C’est un peu frustrant de constater qu’aux yeux des autres, on n’est pas forcément capable. Mais je peux aussi comprendre que les gens aient peur de l’inconnu. Ils connaissent mal le handicap et se demandent comment on peut vivre avec. En réalité, beaucoup de handicaps n’empêchent absolument pas de vivre comme tout le monde. Ils nécessitent juste un peu d’adaptabilité. En ce qui me concerne, j’ai un handicap de naissance, ce qui veut dire que je me suis construit avec. J’ai appris ainsi, je n’ai pas eu à développer des prouesses d’imagination pour retrouver des capacités que j’aurais perdues.
La suite de cette interview de Nadège Figarol sur le site CFDT.