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mercredi 25 mars 2015

UN TEXTE, UNE VIE….UN VEGETARIEN DANS UNE BOUCHERIE

Ce texte est un témoignage d'une collègue qui m'a contacté, il y a quelques semaines déja. Je lui ai demandée de mettre sur papier ses impressions, sa vision de La Poste d'aujourd'hui. En voici le récit. "Depuis plusieurs mois, voire quelques années, le métier
de guichetier a changé et change encore à une vitesse extraordinaire. Consciente que les « temps modernes » font évoluer le métier, qu'il faille savoir s'adapter, mais à quel prix !? J'ai toujours trouvé un attrait dans mon travail. Guichetière depuis 2008, arrivant du courrier, je me sentais presque « importante » auprès des clients.

Aujourd'hui, j'ai l'impression de n'être qu'un mode d'emploi pour leur expliquer comment fonctionnent nos machines à affranchir, notre urne à chèque, comment déposer eux même leur liquidité sur leur compte et j'en passe. Que vais-je devenir une fois que tous sauront s'en servir ?

Je ne devrais pas être inquiète, puisqu'au contraire, j'aurai du temps « libre » pour vendre des téléphones, des cartes bleu et des assurances..... Mais alors que vont devenir nos collègues « COFI) ?

J'ai commencé à ne plus m'intéresser à mon emploi, à « décrocher » lors d'un PACS guichetiers en 2012 ou j'ai compris que je n'avais plus ma place dans le groupe. La DRH, en une simple phrase a tout démoli pour moi. Je sais que nombre d'entre vous n'aimez pas la téléphonie, mais..... vous allez apprendre à l'aimer !
Je n'aime pas les abats, si j'en mange, je suis malade !
Comment nous « formater » pour que nous puissions tous aimer ? J'ai essayé, sans succès. Le tableau à l'entrée des vestiaires avec le nom des agents du bureau est resté vierge pour le mien ! J'esquivai, j'envoyai les clients auprès de celles et ceux qui maîtrisaient la téléphonie pendant plus d’un an. Puis, formation accéléré concernant les cartes bleues et hop, maintenant je suis apte à en vendre !! Avec 2 par agents et par semaines ! Je tiens également la place de caissière/comptable et accessoirement, je m'occupe des professionnels.

 Je suis donc « polyvalente », je dois pouvoir être partout et surtout disponible dès que j'entends quelqu'un hurler mon prénom.
C'est usant, je n'ai pas le temps de prendre mes pauses (il paraît que je m’organise mal, ou encore qu'il faut que je sois patiente... D'ici peu, il n'y aura plus de caissiers!).

Je suis la seconde caissière à « péter un câble », une troisième est sous anxiolytique...

Depuis, je suis malade, je ne mange que des abats dans ce Groupe !"

 J'attends vos témoignages, vos réactions, face à ce texte.