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mardi 20 octobre 2015

ARRCO-AGIRC : Pour la CFDT, UN PROJET SOLIDAIRE ET ÉQUILIBRÉ

Le texte proposé, qui sera finalisé le 30 octobre, répond pour l’essentiel aux objectifs que la CFDT s’était fixée
Ÿ Tous les salariés auront la possibilité de partir à la retraite dès 62 ans avec la durée de cotisation inchangée, ou avant 62 ans dans le cadre du dispositif « carrières longues » qui est un acquis de la CFDT.
La contribution de solidarité dite « coefficient de solidarité » à hauteur de 10% pendant deux ou trois ans représente un effort suffisamment modéré (40 à 50 euros en moyenne, soit environ 3% d’une retraite complète) qui laissera le libre choix au salariés. L’objectif patronal était d’imposer un abattement de plus de 200 euros qui aurait eu un caractère punitif et qui les aurait contraints à renoncer à l’âge légal.
Ÿ Les retraités les plus modestes seront protégés par une clause excluant de la contribution toutes celles et ceux qui ne sont pas soumis à la CSG.
Plus de 30% des futurs retraités qui ont eu des difficultés de carrière, dont de nombreuses femmes, verront leur situation totalement inchangée. Les futurs retraités qui subissent une décote ainsi que ceux qui liquident leur retraite à l’âge du taux plein (à terme 67 ans) sont également exemptés.
Ÿ Alors que le patronat refusait tout effort financier, des ressources à hauteur de 1,8 milliards (dont 800 millions de cotisation par an) seront consacrées à la construction du nouveau régime. 120 millions d’euros supplémentaires sont affectés à partir de 2016 à l’AGFF.
La sous-indexation prévue par l’accord de 2013 est prolongée pendant une durée de trois ans en raison d’une inflation faible ces dernières années qui n’a pas permis de réaliser les économies prévues. La date de revalorisation des retraites est portée au 1er novembre.
Ÿ Une négociation interprofessionnelle et dans les branches portant sur la fonction cadre devra être conclue avant la mise en place du nouveau régime unifié. La négociation sur l’assurance chômage intégrera des dispositions pour que les entreprises qui se séparent des séniors contribuent au financement des régimes.
Ces principales dispositions font sens et préfigurent un nouveau régime de retraite en situation d’affronter l’avenir et de rassurer tous ceux qui doutent de sa pérennité. Les efforts demandés représentent un acte de solidarité intergénérationnelle inédit dans les régimes complémentaires. La solution consistant à trouver de nouvelles sources financière sans réforme structurelle
aurait abouti à faire peser sur les seules générations futures le poids des déficits actuels.

POUR LA POSTE, SEULS LES POSTIER-E-S EMBAUCHE-E-S A COMPTER DE 2011, changement de statut de l'entreprise (EPIC à SA), SERAIENT CONCERNÉS PAR CETTE REFORME. ELLE NE CONCERNE QUE LES SALARIES ET NON LES FONCTIONNAIRES. Attention aux amalgames que certains vont s'empresser de faire, pour des motifs électoraux. 
                                                 DÉSINTOX
Les syndicats non-signataires de l’accord prétendent que l’apport des entreprises ne représente que 10 % de l’effort total. C’est faux. Ils sont dans la caricature habituelle…
Les salariés savent que la cotisation dite « salariale » fait partie de la masse salariale qui est discutée à l’occasion des négociations annuelles obligatoires. Eux-mêmes disent fort justement qu’il ne s’agit pas d’une charge mais d’un « salaire différé » qui permet de consolider notre modèle social. Pas à une contradiction près, les mêmes voulaient, il y a quelques jours, augmenter davantage les cotisations en connaissant parfaitement la répartition historique (60 % pour les employeurs et 40 % pour les salariés). La mauvaise foi se combine avec l’amnésie.
                                 SANS ACCORD, QUE SE SERAIT-IL PASSÉ ?
Ceux qui prétendent qu’il aurait « suffi » de faire « payer les patrons », de supprimer le chômage ou d’augmenter les salaires se moquent de vous ! Et vous le savez.
En réalité, sans accord, il ne restait que deux solutions, inacceptables pour la CFDT, les salariés et les retraités :
Une baisse généralisée et définitive des pensions de 10 % à partir 2018 pour les cadres, puis, très vite, pour tous ;
Un report de l’âge de la retraite à 63, 64 ou 65 ans comme le réclame la partie la plus dure du patronat et un large pan de la classe politique.
Sans accord sur les retraites complémentaires, nous aurions donné des armes à ceux qui veulent, dès 2017, une nouvelle réforme qui repousserait pour tous l’âge de la retraite et qui mettrait à mal ce que la CFDT a obtenu : le dispositif « carrières longues », la prise en compte de la pénibilité et toutes les mesures de 2014 sur l’apprentissage, la maternité et les carrières heurtées.
Rappel : La CFDT s’est opposée à la loi de 2010 qui a repoussé la retraite de 60 à 62 ans parce qu’elle était injuste et brutale.