Un
rapport parlementaire rendu public mercredi 23 mars 2017, préconise d'expérimenter avec le
"relayage", un dispositif créé au Canada (et appelé "baluchonnage")
visant à "donner un répit indispensable" à ceux qui assument la
charge d'aidant familial.
Créé
donc au Canada et instauré également en Belgique, cette aide rebaptisée "relayage"
par la députée socialiste Joëlle HUILLIER,
qui a conduit le rapport, "pallie l'absence temporaire d'un aidant et
s'adresse à des personnes en perte d'autonomie pour lesquelles le changement
d'environnement causerait une désorganisation importante et engendrerait une
perte de repères". Ce "relayage" permet de quitter son
domicile en laissant la personne que l'on accompagne aux soins d'un tiers en
toute confiance.
Mais
pour qu'il offre un réel bénéfice à l'aidant, il devrait être "d'au
moins deux jours et une nuit soit 36 heures" et sa mise en place se
heurte par conséquent à plusieurs difficultés en terme de financement et de
législation liée au travail, selon ce rapport remis à la secrétaire d'Etat en
charge des personnes âgées, Pascale BOISTARD. "La réglementation en vigueur
contraint actuellement à faire se succéder plusieurs relayeurs. Or, les
personnes en perte d'autonomie ne peuvent voir se succéder plusieurs personnes
sans d'importantes difficultés".
Selon
la rapporteuse de ce rapport, pour que cette aide fonctionne, « Il nous
semble nécessaire que soit introduit dans la prochaine loi de financement de la
sécurité sociale une disposition devant permettre la mise en œuvre des
expérimentations et d'assurer leur financement", est-il écrit. Il faut
que "pour la prochaine législature, le Parlement reprenne des travaux
afin d'apporter les modifications législatives nécessaires à l'encadrement du
métier de relayeur".
Elle
préconise la création d'un "comité de suivi" chargé de coordonner des
actions menées sur trois territoires expérimentaux, qui seront désignés
ultérieurement.
Pour
rappel, en France, 8,3 millions de
personnes aident de manière régulière et à domicile un ou plusieurs de leurs
proches pour raison de santé ou d'un handicap.
Parmi elles, 4,3 millions
de personnes aident un proche de 60 ans ou plus.
Selon
une enquête menée par l'Association française des aidants en 2015, 48% des aidants déclarent avoir des problèmes de santé qu'ils
n'avaient pas avant d'être aidants, 70% disent ne plus s'accorder de temps pour
les loisirs et 59% se sentent seuls.