(Source handicap.fr). Pour « améliorer l'aide concrète au
quotidien » des familles d'enfants autistes, le gouvernement a annoncé
le 21 avril 2016, lors du Comité national autisme, une meilleure prise en
charge financière d'intervenants spécialisés, une demande de longue date des
parents. Devant ce comité, composé de représentants des associations, de
professionnels et des administrations, chargé du suivi du 3e plan
autisme (2013-2017), Ségolène Neuville, secrétaire d'État en charge du
handicap, a dit vouloir pallier « l'insuffisance de prise en charge
financière » de certains spécialistes tels que les psychologues,
éducateurs ou psychomotriciens. Elle a annoncé un dispositif portant sur la
création de « pôles de compétences et de prestations
externalisées », des structures médico-sociales vers lesquelles les
parents pourront se tourner pour organiser les interventions de ces
professionnels à leur domicile ou à l'école. « Ces intervenants seront
rémunérés par ces structures sur des crédits de l'Assurance maladie, et les
parents n'auront plus rien à payer », a-t-elle assuré.
Des dossiers déposés par
milliers ?
Ce dispositif répond à une demande
récurrente des familles, qui expliquent que les prises en charge proposées dans
le public sont encore trop souvent fondées sur les méthodes psychanalytiques.
Elles doivent donc se tourner vers le secteur libéral pour que leur enfant
bénéficie des méthodes éducatives et comportementales recommandées par la Haute
autorité de santé (HAS) depuis 2012. « C'est ce qu'on attendait depuis
10 ans », s'est félicité auprès de l'AFP Florent Chapel, porte-parole
du Collectif autisme, tout en se montrant prudent. « Il faut que cette
ambition soit financée car ça va être la cohue, des dizaines de milliers de
parents vont déposer des dossiers ». Selon Mme Neuville, le
financement viendra de « crédits du plan autisme non encore dépensés
par les Agences régionales de santé » et pourra être prélevé sur les
15 millions d'euros débloqués en octobre 2015 pour stopper les
départs forcés vers la Belgique et améliorer la prise en charge de proximité.
Fin du
packing et lutte contre la maltraitance
Autre
annonce très attendue, la secrétaire d'État a dit vouloir mettre fin au « packing »,
pratique utilisée dans certains établissements et qui consiste à envelopper
étroitement les enfants dans des draps froids et humides. « La
circulaire adressée aux ARS dans les tout prochains jours indiquera clairement
que la signature des contrats d'objectifs et de moyens des établissements
médico-sociaux est strictement subordonnée au respect d'engagements de lutte
contre la maltraitance, et donc à l'absence totale de packing »,
a-t-elle précisé. Parmi les préoccupations des familles figurent les
signalements dont peuvent faire l'objet certains parents auprès des services de
protection de l'enfance, en raison d'une méconnaissance de l'autisme. Un « plan
d'action » sera décliné au niveau interministériel, afin que les « spécificités
de l'autisme » soit mieux prises en compte par les différents
intervenants, dont les juges. Mme Neuville a par ailleurs précisé que les
inspections au sein des hôpitaux de jour de pédopsychiatrie, destinées à
vérifier si les recommandations de bonne pratique de la HAS sont bien
appliquées, démarreront en 2016.
CRA : des dysfonctionnements
trop nombreux
En réaction à un rapport de
l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), relevant des « dysfonctionnements
trop nombreux » dans les 26 Centres de ressources autisme (CRA),
qui ont un rôle clé notamment dans le diagnostic, Mme Neuville a assuré qu'une
réorganisation serait étudiée en concertation avec les associations de
familles.
Une mission adulte autiste confiée à Josef Schovanec
La suite et la fin de cet article sur le site handicap.fr