Avec un chômage deux fois plus
important – 20 %- que celui des valides, les personnes handicapées galèrent (et
c’est un euphémisme) pour décrocher un job. Les cadres en situation de handicap
sont-ils logés à la même enseigne ? Quels sont les secteurs qui recrutent ces
profils ?
7 000 cadres handicapés ! Soit 7
% des travailleurs handicapés employés dans les établissements de 20 salariés
et plus selon le dernier décompte établi par le Ministère du travail (DARES,
2013). À titre de comparaison, on compte 21 % de cadres dans la population
active française totale. On le voit, les personnes en situation de handicap
accèdent moins facilement au statut cadre. Pourquoi ? La principale explication
tient en un mot : la formation. Ou plutôt le manque de formation initiale,
souvent du à des problèmes d’accessibilité en tous genres. Aujourd’hui, près
d’une personne handicapée sur deux a un niveau inférieur ou égal au brevet des
collèges. Pour elles, l’accès à des fonctions cadres est évidemment semé
d’embûches. Pour les travailleurs handicapés diplômés (bac+4/5), la recherche
d’emploi est plus aisée. « Les secteurs qui embauchent de manière général,
recrutent également des personnes handicapées. Pour ces recruteurs, ce sont le
diplôme et les compétences qui priment. Le handicap n’est pas un obstacle
insurmontable », insiste Pascal Fert, fondateur et directeur associé de
Candicap Conseil. Ainsi, les ingénieurs informatiques, les développeurs, les
ingénieurs R&D, etc… sont attendus à bras ouverts chez les géants de
l’aéronautique et du secteur de la défense (Airbus, Safran, Dassault Systèmes,
Thalès, etc). « Siemens, Orange, Illiad, la maison mère de Free, donc le
secteur des télécoms recrute également de nombreux ingénieurs, en situation de
handicap ou pas », précise-t-il. Les sociétés de services du numérique (Atos,
CGI, GFI Informatique, Aubay, etc) font également partie des pistes à exploiter
dans une recherche d’emploi car là encore, c’est l’expertise qui est valorisée,
handicap ou pas. Toutefois, attention, dans les ESN (nouveau nom des SSII),
tout n’est pas rose non plus. Le placement des consultants chez les clients
peut parfois jouer en la défaveur des candidats en situation de handicap.
Notamment si le client n’est pas handi friendly ou tout simplement, si ses
locaux ne sont pas accessibles. Donc des jobs à saisir oui, mais pas d’angélisme
non plus. L’audit et le conseil sont aussi des secteurs de prime abord ouverts
aux candidats en situation de handicap. Deloitte, Mazars, PwC, etc affichent
tous les ans de vastes campagnes de recrutement pour des postes d’auditeurs, de
consultants et de comptables. « À partir du moment où le candidat répond aux
critères de sélection, à savoir un diplôme d’une grande école de commerce ou
d’une école d’ingénieurs la plupart du temps, ces recruteurs ne font pas la
différence entre un candidat valide et un autre en situation de handicap.
Évidemment, on croise encore des managers et des équipes moins ouvertes que
d’autres sur le sujet mais en 10 ans, (ndlr : vote de la loi handicap en 2005),
les mentalités ont réellement évolué sur le handicap. Dans la tête des candidats
aussi d’ailleurs », observe Patricia de Kermoysan, dirigeante du cabinet de
recrutement Défi RH.
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