Chargement...

jeudi 2 février 2017

FIPHFP, UNE INSTITUTION EN DANGER

Le fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHP) a été créé par l'article 36 de la loi du 11 février 2005. Il a pour mission de « de favoriser l'insertion professionnelle des personnes handicapées au sein des trois fonctions publiques, ainsi que la formation et l'information des agents en prise avec elles. ».
La fonction publique employait 5,17% de personnes handicapées en 2015 (222.000 personnes) contre 3,74% en 2006. Ce taux devrait s'élever à 5,25% en 2016.
La fonction publique territoriale employait 6,22% de personnes handicapées en 2015 contre 5,41% dans la fonction publique hospitalière et 4,18% dans la fonction publique d'Etat.
Ces chiffres affichés par les trois administrations sont un leurre, et cachent une réalité bien plus difficile pour les fonctionnaires en situation de Handicap. Le nombre de mise à la retraite d’office augmente dû à « une impossibilité de maintenir à son poste l’agent public », selon les Directions de la Fonction Publique. Les adaptations de position de travail sont gelées ou avec du matériel de gamme inférieure.
La CFDT a alerté les instances politiques de la situation difficile dans laquelle se trouvait cette institution. Force est de constater que nos dirigeant ont la même approche du Handicap que du Logement. A savoir, pomper les ressources à destination des salariés et des fonctionnaires  des fonds (AGEFIPH, FIPHFP, ACTION LOGEMENT) afin de boucler les fins de mois difficiles.
Faute de moyens et d'un "modèle économique pérenne et stable" pour une "inclusion durable" des personnes handicapées dans l'emploi, le Fonds d'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), ne pourra pas continuer d'assurer ses missions, a mis en garde jeudi son nouveau président, Dominique PERRIOT.
"Quelle que soit la couleur politique, il faudra bien traiter le problème", a déclaré son Président, en rappelant que les contributions du fonds ont baissé pour la cinquième année consécutive, soit une diminution de 41% depuis 2010, s'ajoutant à "des ponctions" qui "ont accentué le problème".
Parmi elles, une contribution obligatoire de 87 millions d'euros en trois ans que le FIPHFP doit verser à l'Agence de services et de paiements (ASP) chargée de rembourser les employeurs sur les contrats aidés.
Dernier coup dur en date, la baisse de contribution des universités au fonds décidée par le gouvernement afin de sécuriser les établissements d'enseignement supérieur face à la menace terroriste, et chiffrée à 30 millions d'euros.
Pourtant, a souligné M. PERRIOT, "alors que les contributions des employeurs diminuent, les besoins sont de plus en plus forts". Il a souhaité que l'Education nationale, aujourd'hui exemptée de contribution en raison du financement des auxiliaires de vie scolaires à sa charge, soit "associée au financement" du fonds.
En 2015, les dépenses du FIPHFP, auquel tous les employeurs publics qui embauchent moins de 6% de personnes handicapées doivent contribuer, se sont élevées à 160 millions d'euros contre 126 millions d'euros de contributions.
La Loi du 11 février 2005 se voit un petit peu plus vider de sa substance et laisse crainte un nouveau recul quant à l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la société et leur maintien ou retour dans l’emploi.