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mercredi 21 mars 2018

Handicap: préjugés, une histoire sans fin?

La prise en compte du handicap au travail est une source de progrès et d’innovation qui bénéficie à tous. Pour qui veut bien le voir.
Nous sommes pétris de préjugés sur le handicap. Et si nous envisagions les situations autrement, en nous ouvrant davantage à cette différence que porte l’autre ?
Tant d’initiatives prouvent qu’un changement d’attitude est bénéfique pour tous. Afin que les personnes en situation de handicap ne soient plus un monde à part mais une part du monde. 
Pourquoi parlons-nous toujours du « monde du handicap », comme s’il s’agissait d’un monde à part ? Pourquoi toujours cliver entre un prétendu « eux » et un possible « nous », quand les deux manquent tout autant de contours bien définis ? Pourquoi parler du handicap comme s’il s’agissait d’une globalité alors que les situations, les degrés ou les natures de handicap (déficiences mentales, physiques, cognitives, etc.) sont d’une infinie hétérogénéité ? Quant au degré de handicap, il varie au regard d’un contexte, comme le rappelle Roy Compte, sociologue et vice-président de la Fédération française du sport adapté : « La déficience est toujours contextualisée. C’est la conjonction entre la personne qui souffre d’une déficience et un environnement plus ou moins adapté qui va conditionner son degré d’exclusion de la société. C’est la manière dont on conditionne l’organisation sociale qui crée plus ou moins de handicap chez les personnes souffrant d’une déficience. »
La méconnaissance que nous avons du handicap nourrit la plupart des craintes, des préjugés et des blocages, qui conduisent à l’exclusion d’une grande partie des personnes handicapées. Pour la plupart des gens, le handicap est forcément visible. Or 80 % des handicaps sont invisibles. « La figure de la personne handicapée se résume souvent au fauteuil roulant ou à la canne blanche. Mais non », s’agace Xavier Chansigaud, 36 ans, reconnu travailleur handicapé à la suite d’un cancer survenu à ses 30 ans. « Après la chimio, mon corps ne suivait plus, je ne pouvais pas tenir debout plus de quatre heures par jour. » L’ancien cuisinier a dû se reconvertir comme électronicien. Pour lui comme pour beaucoup d’autres, au handicap invisible s’ajoute la vexation d’avoir à se justifier sans arrêt : « Quand j’emprunte les caisses prioritaires des supermarchés ou des musées, j’entends souvent : Mais pourquoi il nous passe devant, celui-là ? Il n’est pas handicapé » À l’instar de Xavier, 85 % des personnes porteuses de handicap le deviennent au cours de leur vie, du fait d’un accident ou d’une maladie, lié au travail ou non. La proportion des personnes reconnues travailleur handicapé du fait de leur travail (accident, maladie ou usure au travail comme les troubles musculo-squelettiques) est en très forte augmentation. Chaque année, plus de 100 000 salariés sont déclarés inaptes par la médecine du travail !
Dans notre société qui survalorise l’esthétique et les individus invulnérables, le handicap est jugé négativement. La plupart du temps, il est associé à « sous-performance », « baisse de rentabilité » ou « source de complication » pour l’entreprise. « Nous sommes souvent vus comme des boulets », témoigne Diane, juriste,...
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Témoignages : “On fait partie des plus exclus du monde du travail” et pourtant…