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lundi 11 juin 2018

Handicap: Les pistes PENICAUD pour améliorer l’emploi des TH

Le 5 juin 2018, Muriel PENICAUD, Ministre du travail, et Sophie CLUZEL, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, ont présenté un premier point d’étape sur la politique de l’emploi des personnes en situation de handicap. 8 mesures ressortent de cette présentation :
La situation actuelle
2.7 millions de personnes sont actuellement en situation de handicap et en âge de travailler ;
Un taux de chômage de 9 points supérieur aux valides 19% au lieu de 10% ;
L’ancienneté moyenne d’inscription à Pôle Emploi est de 595 jours contre 801 jours pour les personnes en situation de handicap ;
Le niveau de qualification des ¾ des demandeurs d’emploi en situation de handicap est inférieur au Bac.
Les 8 principales mesures
1-    Simplification des démarches pour les entreprises
Aujourd’hui, la DOETH est constituée de :
Ø 5 formulaires différents ;
Ø Une centaine de rubriques à renseigner ;
Ø Un calcul « manuel » de l’obligation d’emploi et de l’éventuelle contribution due.
Ce qu’envisage le Gouvernement :
A compter du 1er janvier 2020 :
Ø Un calcul automatisé de l’obligation d’emploi, par un traitement via la DSN ;
Ø Un seul interlocuteur pour le recouvrement de l’éventuelle contribution (URSSAF ou MSA), qui reverseront les sommes perçues à l’AGEFIPH ;
Ø Toutes entreprises seront concernées, y compris les TPE. Selon le Gouvernement, c’est de rendre lisible les efforts des TPE en la matière.
Ø Renforcer la mobilisation collective en matière d’emploi ;
Ø La question se pose sur l’apparition à terme d’un bonus-malus handicap, afin d’inciter les récalcitrants à initier des mesures en l’espèce.
2-    Faciliter l’accès à l’apprentissage
La situation actuelle :
Seuls 1.2% des apprentis sont des travailleurs handicapés, alors que cette voie est un vecteur important d’insertion dans le monde du travail.
Ce qu’envisage le Gouvernement :
Ø Généralisation des référents Handicap dans les CFA ;
Ø Chaque CFA percevra systématiquement une aide supplémentaire pour chaque apprenti en situation de handicap ;
Ø Adaptation des enseignements et des postes de travail ! Ne devraient-ils pas être adaptés ?
3-    Le quota des 6% mis en débat tous les 5 ans
La situation actuelle :
Selon les articles L5212-1 et L5212-2 du Code du Travail, les employeurs comptant un effectif d’au moins 20 salariés doivent employer des travailleurs handicapés à hauteur de 6% de leur effectif.
Ce qu’envisage le Gouvernement :
Le projet de Loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », présenté le 27 avril 2018 en Conseil des Ministres, indique notamment que le taux de 6% est un taux minimal. Notre attention devra être forte lors des débats parlementaires quant aux tentations de baisser ou de rendre inopérants ce taux.
4-    Une obligation estimée au niveau de l’entreprise
La situation actuelle :
Actuellement, l’obligation d’emploi de 6% s’évalue au niveau d l’établissement et non de l’entreprise. (Articles L 5212-3 et D 5212-26 du Code du Travail).
Ce qu’envisage le Gouvernement :
Ce changement de périmètre a pour but « de permettre d’augmenter le périmètre des entités concernées et le potentiel d’emploi de travailleurs handicapés de plus de 100 000 salariés ; le Gouvernement souhaite évaluer dans les prochains mois, avec les partenaires sociaux au niveau interprofessionnel et dans les branches professionnelles, les impacts d’une telle évolution et d’en déterminer avec eux le calendrier et les conditions de déploiement ».
5-    Atteindre l’obligation des 6%
La situation actuelle :
Ø 30 ans après la Loi de 1987 qui a instauré une obligation d’emploi de 6% de travailleurs handicapés, seuls 3.4% des emplois du secteur privé sont occupés par des travailleurs handicapés ;
 Ø 5.2% dans le secteur public ;
Ø 1/3 des entreprises comptent moins de 2% de travailleurs handicapés dans leurs effectifs.
En résumé, les 6% sont un vœu pieu.
Ce qu’envisage le Gouvernement :
Le Gouvernement précise « afin d’inciter les employeurs à intégrer des personnes handicapées dans leur collectif de travail, tous les types d’emplois seront pris en compte pour atteindre les 6%, quel que soit leur statut (stagiaire, période de mise en situation professionnelle (PMSMP), intérimaire, titulaire de contrat aidé, alternants).
Les différents statuts se voient fixer un quota maximum :
s Stagiaire : 2% de l’effectif global de l’établissement ;
s Conclusion de contrats avec des travailleurs handicapés indépendants ne permet de remplir que 50 % de l’obligation d’emploi ;
s PMSMP est limitée à 2% de l’effectif de l’établissement.
Les catégories de contrats retenues semblent  être sans limite.
6-    Accord collectif agréé
La situation actuelle :
En application des articles L 5212-8 et R 5212-14 du code du Travail, l’application d’un accord collectif dit « agréé » équivaut a un respect de l’obligation d’emploi et permet l’exonération de la contribution AGEFIPH.
Le constat fait par le ministère indique que « l’impact positif semble s’émousser dans le temps ».
Ainsi :
Ø Les 2/3 de ces accords se contentent de renouveler des actions financées par l’entreprise sans embauche supplémentaire ;
Ø Seuls 16% des établissements de plus de 500 salariés  sous accord dépassent le seuil légal de 6% contre 19% sans accord.
Ce qu’envisage le Gouvernement :
Les accords agréés seraient limités dans le temps, selon une durée de 3 ans, ne pouvant être renouvelé qu’une seule fois (soit 6 ans maximum).
7-    Révision des ECAP
La situation actuelle :
 Actuellement, les établissements peuvent bénéficier d’une minoration de l’obligation d’emploi par la prise en compte des ECAP (Emplois exigeants des Conditions d’Aptitude Particulière). Le principe est de vérifier si certains postes dans l’entreprise ne se retrouveraient pas au sein de l’article D 5212-25 du Code du Travail, alors de les proposer aux personnes reconnues RQTH, et diminuant arithmétiquement l’obligation d’emploi (par application d’un coefficient de minoration).
Ce qu’envisage le Gouvernement :
Cette liste des ECAP serait revue, voire pourrait disparaitre à terme.
8-    Minoration au titre des efforts consentis
La situation actuelle :
En application de l’article L 5212-9 du Code du Travail, les employeurs peuvent bénéficier d’une minoration de l’obligation d’emploi en fonction des « efforts consentis ». La détermination de cette minoration de l’obligation d’emploi est fixée par l’article D 5212-23 du Code du Travail.
Ce qu’envisage le Gouvernement :
Toutes ces minorations seraient supprimées, à l’exception de celles prévues pour les salariés de 50 ans et plus.
 
Selon nos informations, la ministre du travail demandera au Parlement une autorisation de légiférer par voie d’ordonnances pour intégrer les résultats de la concertation dans la réglementation.