Ces
derniers ont analysé l'évolution des interactions entre les salariés de grandes
entreprises américaines en plein passage à l'open-space.
Voici leurs
méthodes :
Premièrement,
ils ont équipés certains salariés de capteurs. C’est tout simplement une sorte
de gros boitier posé sur leur torse qui enregistre notamment le nombre de
discussions et leur intensité. Ils ont ensuite mesuré le nombre de messages et
d'emails. Tout cela bien sûr avant et après le passage des entreprises à
l'open-space.
Le
résultat est assez surprenant. On
remarque une baisse des interactions entre les individus de l’ordre de 70%,
alors que ces derniers sont en face à face. Les communications par voies
numériques explosent. Les envois de mails augmentent de 56%, le nombre de fois
où les individus sont seulement en copie bondit de plus de 40%. Quant à
l’utilisation de la messagerie instantanée elle augmente de 40%.
Conclusion des auteurs
de l'étude : c'est
tout simplement raté. L’open-space censé augmenter les
interactions humaines et donc la productivité produit en réalité l'effet
inverse. Plus les collaborateurs sont physiquement proches, plus ils
passent leur temps à s'envoyer des mails. Si on prend on compte le fait que le
bruit ambiant fait en plus baisser la productivité, l'échec est cuisant.
Pas
grave répondront certains : l'open-space c'est vieux, c’est fini, c'est bon
pour les films d'entreprise des années 2000.
Aujourd’hui,
le modèle c’est l'entreprise libérée, les salariés travaillent de partout et
surtout de chez eux. Selon les chiffres avancés par le « World
economic Forum », le nombre de
salariés faisant du home office aux Etats unis est en forte augmentation pour
atteindre aujourd’hui plus de 5%.
Malgré
cela, aujourd’hui petits et gros groupes continuent de passer à l'open-space
comme un rite d'accession à la modernité. Groupama vient par exemple de le
faire à la Défense. Plus de 3000 collaborateurs d'un coup qui vont donc, si on
en croit l’étude, pouvoir s'envoyer des mails alors qu'ils sont en face.
Conclusion :
l'open-space est-il l'arnaque du siècle ? Peut-être. En tout cas avant de
casser toutes les cloisons de l’entreprise, peut-être faut-il penser à la tonne
de mails inutiles sous laquelle les collaborateurs vont crouler. Ça pourrait
refroidir quelques directions immobilières et services généraux de chambouler
tous les bureaux.
Sources BFM Business et World Economic Forum