Le Conseil d’administration de la
Mutualité Française a adopté une vingtaine de propositions couvrant les enjeux
de prévention, d’accompagnement et de financement. Cette contribution est
destinée à alimenter la concertation publique en amont d’une loi pour améliorer
la prise en charge de la perte d’autonomie, annoncée par le Président de la
République d’ici fin 2019. Cette contribution est le résultat d’un travail mené
avec les mutuelles membres de la Mutualité Française, d’un dialogue avec des
dizaines d’acteurs institutionnels, personnalités qualifiées, syndicats,
associations d’usagers du système de santé, fédérations, think tanks…, et de
consultations citoyennes en ligne.
« Les mutuelles portent historiquement la
cause du "grand âge", elles en sont les militantes : elles couvrent
70% des plus de 65 ans, gèrent plus de 460 établissements et services pour
l’accueil des personnes âgées ou en situation de handicap dont 217 EHPAD, et
proposent déjà de multiples dispositifs d’accompagnement à domicile. C’est avec
cette expertise unique que la Mutualité Française a souhaité participer
utilement au débat public en formalisant une vingtaine de propositions afin de
contribuer à une meilleure prise en charge de la perte d’autonomie. »
Les vingt et une propositions sont articulées autour de quatre
convictions :
Toute personne doit pouvoir
exercer sa liberté de choix le plus longtemps possible. Si les pays européens
connaissent les mêmes évolutions démographiques liées au vieillissement de la
population, ils ne font pas les mêmes choix que la France en matière de prise
en charge de la perte d’autonomie. En moyenne, 32% des personnes en perte
d’autonomie vivent en établissement en Europe, alors que cette proportion
atteint 41% en France(1).
La Mutualité Française souhaite
faire du domicile la priorité de la politique de l’âge. Elle propose de
diversifier l’offre d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie, dans
le cadre d’un véritable parcours domiciliaire, en redéfinissant notamment la
place et le rôle de l’EHPAD, en l‘ouvrant sur le territoire de santé sur lequel
il est implanté, et en lui confiant un rôle dans la priorité accordée au
domicile.
Il s’agirait, par exemple,
d’insérer l’EHPAD dans l’offre de soins de 1er recours. Accessible à toute
personne ayant besoin d’une expertise gériatrique, l'EHPAD ferait ainsi partie
du parcours de soins, en élargissant ses missions aux soins de 1er recours, y
compris aux consultations hospitalières avancées, et en solution transitoire de
sortie d’hospitalisation. Rappelons qu’en 2017, un patient hospitalisé sur
trois est âgé de plus de 65 ans. Or, le passage à l’hôpital est bien souvent un
facteur d’aggravation de la perte d’autonomie : 20% des personnes de 75 ans
hospitalisées perdent ainsi en autonomie. Cette nouvelle organisation du
parcours de soins permettrait de réduire ce risque.
La Mutualité Française propose
également de concevoir un dispositif renforcé d’accompagnement à domicile, avec
comme pivot du dispositif, les EHPAD. Ces derniers constitueraient des
plates-formes gériatriques de proximité proposant un bouquet de services
modulables et adaptés aux personnes à domicile : télésurveillance 24H/24H,
équipes mobiles, dispositifs de répit pour les aidants, aide aux démarches
administratives…
Ce dispositif viendrait en... La suite et la fin de cet article en suivant le lien